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25 janvier 2015

Critique : "Foxcatcher"

Réalisateur  : Bennett Miller

Acteurs principaux : Channing Tatum, Steve Carell, Mark Ruffalo...

Note : 10/10


Bennett Miller se place parmi les favoris pour l'oscar du meilleur réalisateur. Sa mise en scène sublime sert parfaitement ce drame magnifique et intense, interprété avec virtuosité par trois acteurs en très grande forme.

Bennett Miller nous dépeint les rapports malsains entre un champion de lutte, Mark Schultz, et un milliardaire solitaire et excentrique qui lui propose de venir s’entraîner dans son domaine, en vue des championnats du monde.

Cette confrontation entre deux grands névrosés tient facilement ses deux heures quinze, et se révèle passionnante au fur et à mesure que chacun d'eux dévoile sa face cachée. La complexité des personnages créée un vrai suspense, alors que le spectateur se demande jusque où ça va aller. La psychologie des deux principaux protagonistes est une brillante réussite, et au cinéma, quand deux psychologies un brin retors se rencontrent, c'est souvent une réussite. La grande force du film, c'est que pratiquement chaque décision du milliardaire peut être décryptée et interprétée en fonction du peu de chose que l'on sait sur son passé. Malgré ce que quelques critiques ont pu écrire, le sujet du film n'est pas l'homosexualité, mais la domination d'un proche et la lutte qui s'en suit. Le point commun entre les deux personnages principaux, en effet, est bel et bien cette figure dominatrice qui les emprisonnent, pour du Pont, sa mère, et pour Mark, son frère David, lui aussi champion du monde. Ce problème sera d'ailleurs immédiatement posé dans l'une des premières scènes du film.

John, lui même sous l'emprise de sa mère, tente de s'en libérer en exerçant son emprise sur le lutteur. L'un se libère, en apparence du moins, de sa mère, et l'autre croit se libérer de son frère (finalement le "gentil" de l'histoire) pour en fait se retrouver sous le joug d'un nouveau "maître" : John du Pont. Au final, ce qui pousse les personnages pendant tout le film, c'est cette volonté de se libérer et de voler de ses propres ailes. La lutte, dans leurs combats quotidiens marqués par une grande violence, se transforme en métaphore de la vie et du combat que mène Mark sans parvenir à "battre" son frère.
Quant à John, s'il s'intéresse à la lutte c'est pour pouvoir tracer son propre chemin et prendre ses distances avec sa mère, fanatique de chevaux.

Si ce scénario plein de complexité (qui mériterait un oscar) vaut à lui seul le détour, l’interprétation des trois personnages principaux en général et celle de Steve Carell en particulier est elle aussi bluffante. La mise en scène de Bennett Miller, elle, est parfaite, et assure parfaitement pendant les combats de lutte, difficiles à filmer de manière intéressante.



Le film à voir de ce début d'année, un véritable chef-d'oeuvre. Précipitez-vous dans les salles !

21 janvier 2015

Le truand est mort.

Eli Wallach n'est plus de ce monde. Cet acteur génial est mort à quatre vingt dix-huit ans, hier. Interprète de l'inoubliable Tuco dans "Le bon, la brute et le truand", on le retrouve aussi dans la troisième partie du "Parrain" de Coppola ou dans "Mystic River" de Clint Eastwood. "The Ghost writer" de Polanski, ou le western culte "Les sept mercenaires" font aussi parti de son tableau de chasse.


20 janvier 2015

Article du Mardi : Les plus belles phrases de cinéastes à propos du cinéma.

Nombreux ont été les réalisateurs, au fil des décennies, à s'exprimer sur leur art. Ce Mardi, petit best of des citations les plus marquantes.


Stanley Kubrick : Quiconque a eu le privilège de réaliser un film est conscient que c'est comme vouloir écrire Guerre et Paux dans l'auto-tamponneuse d'un parc d'attraction, mais lorsque enfin la tâche est bien accomplie, peu de choses dans la vie peuvent se comparer à ce que l'on ressent alors.

Martin Scorsese : Un film est l'expression d'une vision unique - plus il est personnel, donc, et plus il s'approche du statut d'oeuvre d'art. Ce qui signifie qu'il restera plus longtemps à l'épreuve du temps.

Tim BurtonLes films frappent à la porte de nos rêves

Tim BurtonLa cruauté fait partie du cinéma, elle en est même fondatrice.



Alfred HitchcockUn films n'est pas une tranche de vie, c'est une tranche de gâteau.

Walt Disney Nous essayons simplement de faire un bon film. Ensuite, les professeurs arrivent pour nous expliquer ce que nous faisons.  


Fritz Lang Le cinéma peut montrer des problèmes, pas les résoudre. 

Xavier DolanPour moi, c'est très violent de ne pas tourner. Etre sur le plateau, c'est vivre !

Orson Welles : Le véritable cinéaste est l'homme qui sait dominer les catastrophes.


Orson Welles : Un film est quelque chose de très personnel, bien plus que le théâtre, car le film en lui-même, c'est quelque chose de mort. Le film ne se nourrit pas de la réaction du public. Un

 film ne vient pas à la vie parce qu'on le projette dans une salle. Finalement, et pour toujours, un film est aussi mort qu'un livre. Et potentiellement, éternellement vivant. 

Charlie Chaplin : Ce n'est pas la réalité qui compte dans un film mais ce que l'imagination peut en faire.


Jean-Luc GodardLe cinéma, c'est l'enfance de l'art.


Ingmar Bergman : Le cinéma en tant que rêve, le cinéma en tant que musique. Aucun art ne traverse, comme le cinéma, directement notre conscience diurne pour toucher à nos sentiments, au fond de la chambre crépusculaire de notre âme.


Clint Eastwood : Je ne gagnerai jamais d'Oscars, et tu sais pourquoi ? Premièrement parce que je ne suis pas Juif. Deuxièmement, parce que je gagne trop d'argent pour tous ces vieux chnoques de l'Academy. Et troisièmement, le plus important, parce que je n'en ai rien à foutre. 



Voilà ! Bien entendu, il a fallu faire des choix... N'hésitez pas à me donner vos citations préférés dans les commentaires ! 

18 janvier 2015

Le nouveau projet de David Fincher : Quand un monstre du thriller s'attaque à un monument du suspense

David Fincher, encore auréolé du succès de "Gone Girl", s'attaque à du très lourd : Un remake de "L'inconnu du nord express", de Alfred Hitchcock ! Il devrait de nouveau faire équipe avec Ben Affleck.


14 janvier 2015

Article du Mardi : "Citizen Kane"

"Citizen Kane", pour ceux qui n'en auraient jamais entendu parler, est considéré par beaucoup comme LE plus grand film de l'histoire. Tourné en 1941 Il s'agit du premier film de Orson Welles, génie incompris du septième art qui n'a que vingt-sept ans à l'époque. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi "Citizen Kane" est entré dans la légende.



Pour ma part, le film fait clairement parti des dix, voir des cinq plus grandes œuvres de l'histoire du cinéma, mais ma palme revient tout de même à "Barry Lyndon"... Il faut cependant avouer que l'attribuer à "Citizen Kane" est loin d'être incongru ! Et c'est d'ailleurs l'opinion la plus répandue.

Le film de Welles nous raconte l'histoire d'une vie, celle du magna de la presse Charles Foster Kane. A travers une équipe de journalistes, on suit le destin de cette personnalité incroyable, inspirée par l'entrepreneur William Randolph Hearst
Tout est parfait dans ce film, c'est presque irréel. Mais commençons par le scénario, écrit par Herman Mankiewicz et Welles lui-même: Incroyablement osé, il retombe pourtant à chaque fois sur ses pieds, et de manière magistrale. Mêlant passé et présent, suivant plusieurs personnages et ayant la dure tache de saisir la complexité d'une vie, d'une personnalité en un film de deux heures, il est magistral en tous points. Les dialogues, le dénouement, les personnages, sont tous extrêmement fouillés. Le dernier plan est sans doute gravé dans les esprits de tous ceux qui ont vu le film... Ce personnage, admirable et détestable à la fois, nous apparaît dans toute son humanité. Le film donne l'impression, au bout d'un peu moins de deux heures, de connaître Kane aussi bien (mieux) que sa propre mère, dans ce qu'il a de de meilleur ou de pire. A travers la vie de son héros, Welles explore l'amour, la mort, la haine, l'amitié...
Le film regorge en outre de petites trouvailles géniales, de plans, de personnages, de répliques qui ont tout pour devenir cultes. 

Techniquement, le film est aussi parfait que novateur. La photographie est une des plus aboutie de l'histoire et la mise en scène est elle aussi exceptionnelle. La fin, en particulier, m'a énormément impressionné, comme la scène du départ de sa femme, quand il se retrouve seul dans son immense palais. On assiste à une succession de plans magnifiques.
On se retrouve spectateur durant tout le film d'un démolissage en règle des normes hollywoodiennes de l'époque, notamment sur la question de l'éclairage, du cadrage, ou encore sur la manière de filmer un dialogue. Fini les champs-contre champs banals, place aux plans séquences, travellings osés et plongés-contre plongés ! La mise en scène est en effet extrêmement variée et utilise bon nombre de procédés différents.

Il faut aussi parler de l'interprétation fantastique de Welles, dans le rôle principal, ainsi que de tous les autres comédiens, qui viennent tous du monde du théâtre. Welles, vingt-sept ans, incarne Charles Kane de ses débuts à sa mort, toujours de manière bouleversante. Les seconds rôles sont eux aussi parfaitement interprétés.

De Kubrick à Truffaut, nombreux sont les réalisateurs à s'être inspiré de cette oeuvre majeur de l'histoire du cinéma.  Quentin Tarantino, Christopher Nolan, Otto Preminger, David Lynch, "Les Simpsons", "Call of Duty", "Picsou", "Kaamelott"... Tous ont, à un moment ou un autre, fait référence à "Citizen Kane".



"Depuis 1949, tout ce qui compte dans le cinéma a été influencé par Citizen Kane."
François Truffaut.

Désolé pour ce jour de retard, je n'étais pas chez moi ce week-end et j'ai changé de programme au dernier moment. Je n'ai rien prévu pour le moment pour Mardi prochain.

7 janvier 2015

Ant-Man : La bande-annonce...

Le MARVEL de l'année 2015 (avec Avengers) a une bande-annonce. Rien de très prometteur à première vue mais bon. En tous cas perso je ne reconnais pas Michael Douglas.




Je suis Charlie

Fusillade meurtrière à Charlie Hebdo : Coup dur pour la liberté d'expression.


6 janvier 2015

Article du Mardi : Ce que je pense de Steven Spielberg

Ce Mardi, je vais me pencher sur Steven Spielberg, l'homme le plus influent et adulé de Hollywood.




Spielberg, c'est d'abord une carrière tout simplement parfaite. Ou comment, en quarante ans de carrière, inventer le Blockbuster, créer deux séries de films mythiques, dénoncer les horreurs du vingtième siècle, toucher au film d'horreur, au film de guerre, au drame ou au film d'aventure, concevoir l'extra-terrestre le plus emblématique de l'histoire du cinéma, tourner avec des acteurs immenses, se lier d'amitié avec Kubrick, Lucas et Coppola...

Spielberg, c'est aussi un réalisateur touche-à-tout, comme je l'ai dit juste avant. Et il faut oser : Souvent, quand un réalisateur excelle dans un style ou apprécie particulièrement un genre, il a tendance à s'y cantonner (Hitchcock, Leone, Capra, et bien d'autres encore). Rare sont ceux qui testent vraiment plein de choses différentes, comme par exemple Truffaut, Kubrick, et justement Spielberg.

Même si je ne suis pas un fan de tout ce qu'a fait Steven Spielberg (même lui peut avoir des ratés), il faut avouer que sa trajectoire force l'admiration. Certains de ses films font partis de mes préférés, comme par exemple "La liste de Schindler". D'autres, comme les "Indiana Jones", font partis des choses qui auront marqué mon enfance. J'ai donc, comme beaucoup de monde d'ailleurs, une très grande estime pour le cinéaste américain. Je disais plus haut qu'il avait inventé le Blockbuster, mot que j'utilise d'ailleurs souvent. En gros, un Blockbuster, c'est un film qui coûte cher et qui rapporte beaucoup. Le premier succès de Steven Spielberg est aussi le premier Blockbuster reconnu : "Les dents de la mer"... Film efficace et novateur, mais ayant hélas beaucoup vieilli.

Spielberg fait preuve, depuis toujours, d'une grande virtuosité technique et a fait des travellings avant, notamment, sa spécialité. Il maîtrise autant les plans larges que les plans serrés. Il a été deux fois récompensé de l'oscar du meilleur réalisateur et ses films auront été au total récompensés de trente-deux oscars. Il a su livrer des films grands publics de qualité, tout en se permettant d'y exprimer ses idées politiques. Son oeuvre allie qualité et accessibilité. "Si l'on défend le cinéma d'auteur, il faut défendre Spielberg, car c'en est" dira d'ailleurs Alain Resnais à son sujet.

Spielberg est cinéaste, mais aussi grand cinéphile. Il compare le plaisir qu'il ressent devant un film à celui d'un enfant devant son cadeau de noël. Il a produit des films des qualités, comme "Lettres d'Iwo-Jima" de Clint Eastwood. Il est passionné par le septième art depuis son enfance et dit être né "avec une caméra sur l’œil". Il réalisera son premier long-métrage a dix-sept ans, d'une durée de... "140 minutes ! C'est déjà lui qui film les vacances en famille à l'age de douze ans. Même si, entre temps, Spielberg est devenu une super-star, il n'a jamais perdu de son humilité et de sa modestie.

On retrouve des centres d'intérêt récurrents dans l'oeuvre de l'américain : L'enfance et la vie extra-terrestre, notamment. Il dira lui-même : "Il y a des gens qui achètent du bois et construisent des lampes en forme de quilles de bowling. Moi, je raconte des histoires d'extraterrestres." Dans la plus part de ses films, on retrouve des enfants parmi les personnages principaux : De "Jurassic Park" à "I.A Intelligence artificielle", en passant par "E.T" et "Les dents de la mer".

Au final, même si ce n'est peut-être pas le plus talentueux de tous les grands réalisateurs, il a l'immense mérite d'avoir proposé un cinéma à la fois populaire et intelligent. Il a su marquer son époque avec des films comme "Les dents de la mer", "E.T" ou les "Indiana Jones".




N'hésitez pas à commenter mon article et à donner votre avis sur le réalisateur ! La semaine prochaine, je vous parlerai de "Citizen Kane", et tenterai de vous expliquer ce qui lui a valu sa réputation de meilleur film de tous les temps.


4 janvier 2015

Critique : "A Most Violent Year"

Réalisateur : J. C. Chandor

Acteurs principaux : Oscar Isaac, Jessica Chastain, Albert Brooks, Elyes Gabel...

Note : 8,5/10




J. C. Chandor, un des réalisateurs montants du moment, signe un thriller politique assez génial. On suit la descente aux enfers d'un petit businessman du pétrole New-Yorkais, qui tente tant bien que mal de rester dans l'honnêteté alors que son entreprise prend l'eau de toute par, tout ceci au coeur d'un hiver 1981 qui voit des records de criminalité s'établir à Manhattan.

Entre braquages de camion, crise conjugale et poursuites judiciaires, le spectateur est tenu en haleine jusqu'à la dernière seconde. Le New-York des années quatre-vingt, parfaitement reconstitué, baigne dans une ambiance sombre et inquiétante.

L'interprétation est tout simplement magistrale, de la part de tous les comédiens. Oscar Isaac et Jessica Chastain rivalisent de justesse. L'un, en père de famille et chef-d'entreprise, nous apparaît de plus en plus nerveux et fatigué tout en cherchant à garder un calme apparent. Tout en finesse, quoi. L'autre en femme qui semble tour-à-tour fragile et forte, et qui donne l'impression de toujours cacher quelque-chose.

La mise en scène de Chandor est elle aussi totalement à la hauteur. Sans être prétentieuse, elle et cependant recherchée et certains travellings ou mouvements de caméra sont vraiment bien trouvés. La photographie est elle aussi impressionnante, que ce soit en intérieur ou en extérieur. La lumière hivernale est parfaitement restituée et contribue à l'atmosphère particulière du film.

Le scénario est quand à lui implacable. Mêlant thriller, drame et dénonciation, il dépeint un monde totalement rongé par la fraude et les méthodes illégales. On s'attache à un personnage pas toujours sympathique mais qui tente tant bien que mal de rester dans le cadre de la loi. J'utilise le mot "implacable" car on sait à l'avance qu'il sera impossible pour Morales de faire vivre son entreprise en restant honnête. D'un grand pessimisme, il nous convainc de l'impossibilité de faire fortune en restant dans le droit chemin... Tout les "amis" du héros dévoilent leur vraie nature au fur et à mesure, en même tant que le spectateur se rend comte de la pourriture du milieu.