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4 janvier 2015

Critique : "A Most Violent Year"

Réalisateur : J. C. Chandor

Acteurs principaux : Oscar Isaac, Jessica Chastain, Albert Brooks, Elyes Gabel...

Note : 8,5/10




J. C. Chandor, un des réalisateurs montants du moment, signe un thriller politique assez génial. On suit la descente aux enfers d'un petit businessman du pétrole New-Yorkais, qui tente tant bien que mal de rester dans l'honnêteté alors que son entreprise prend l'eau de toute par, tout ceci au coeur d'un hiver 1981 qui voit des records de criminalité s'établir à Manhattan.

Entre braquages de camion, crise conjugale et poursuites judiciaires, le spectateur est tenu en haleine jusqu'à la dernière seconde. Le New-York des années quatre-vingt, parfaitement reconstitué, baigne dans une ambiance sombre et inquiétante.

L'interprétation est tout simplement magistrale, de la part de tous les comédiens. Oscar Isaac et Jessica Chastain rivalisent de justesse. L'un, en père de famille et chef-d'entreprise, nous apparaît de plus en plus nerveux et fatigué tout en cherchant à garder un calme apparent. Tout en finesse, quoi. L'autre en femme qui semble tour-à-tour fragile et forte, et qui donne l'impression de toujours cacher quelque-chose.

La mise en scène de Chandor est elle aussi totalement à la hauteur. Sans être prétentieuse, elle et cependant recherchée et certains travellings ou mouvements de caméra sont vraiment bien trouvés. La photographie est elle aussi impressionnante, que ce soit en intérieur ou en extérieur. La lumière hivernale est parfaitement restituée et contribue à l'atmosphère particulière du film.

Le scénario est quand à lui implacable. Mêlant thriller, drame et dénonciation, il dépeint un monde totalement rongé par la fraude et les méthodes illégales. On s'attache à un personnage pas toujours sympathique mais qui tente tant bien que mal de rester dans le cadre de la loi. J'utilise le mot "implacable" car on sait à l'avance qu'il sera impossible pour Morales de faire vivre son entreprise en restant honnête. D'un grand pessimisme, il nous convainc de l'impossibilité de faire fortune en restant dans le droit chemin... Tout les "amis" du héros dévoilent leur vraie nature au fur et à mesure, en même tant que le spectateur se rend comte de la pourriture du milieu.