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7 juin 2015

Critique : Le labyrinthe du silence

Réalisateur : Giulio Ricciarelli

Acteurs principaux : Alexander Fehling, André Szymanski, Gert Voss, Lisa Martinek, Johannes Krisch...

Note : 7,5/10


Dans les années 60, le jeune procureur Johann Radmann, du parquet de Francfort, apprend par hasard l'existence du camp d'Auschwitz, tombé dans l'oubli. Avec l'aide d'un journaliste et de son supérieur, un procureur général lui même emprisonné dans un camp de concentration, il dirigera une enquête pour tenter de faire connaître la terrible vérité à la jeune génération allemand, qui aboutira au grand procès de Francfort durant lequel des nazis de tous grades ayant servi dans les camps seront jugés. Mais, vingt ans après la guerre, la plus-part des allemands préfèrent se tourner vers l'avenir et de nombreux hauts fonctionnaires sont hostiles à cette enquête. 

Tout en restant efficace et émouvant, le film évite de tomber dans deux sortes de films que je déteste au cinéma : Le mélo vide et balourd, et la reconstitution poussiéreuse et didactique. Malgré un script parfois maladroit, on sent que le réalisateur est animé par un véritable désir de mise en scène, en témoigne la scène du retour à Auschwitz. Les acteurs sont largement à la hauteur. 
Surtout, ça faisait un bon bout de temps que je n'avais pas vu un film aussi incroyablement intéressant sur un sujet aussi peu connu. Il faut s'imaginer une Allemagne dans laquelle les trois quarts du pays n'avaient jamais entendu parlé de la Shoah et ou votre voisin pouvait être un ancien membre de la SS. D'ancien nazis réfugiés en Amérique du sud, comme Mengele ou Eichmann, pouvaient aller rendre visite à leur famille en toute impunité. 

Comme je l'ai dit plus haut, le script n'est pas exempt de quelques maladresses : Des personnages légèrement caricaturales notamment, une histoire d'amour assez fade, mais loin d'être inutile puisqu'elle permet d'introduire la paranoïa grandissante du procureur. Tout ceci est vite pardonné : Le scénario, sous ses atours de thriller historique bien foutu, ne laisse pas au spectateur de s'ennuyer et permet au film de viser un public plus large.