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14 janvier 2015

Article du Mardi : "Citizen Kane"

"Citizen Kane", pour ceux qui n'en auraient jamais entendu parler, est considéré par beaucoup comme LE plus grand film de l'histoire. Tourné en 1941 Il s'agit du premier film de Orson Welles, génie incompris du septième art qui n'a que vingt-sept ans à l'époque. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi "Citizen Kane" est entré dans la légende.



Pour ma part, le film fait clairement parti des dix, voir des cinq plus grandes œuvres de l'histoire du cinéma, mais ma palme revient tout de même à "Barry Lyndon"... Il faut cependant avouer que l'attribuer à "Citizen Kane" est loin d'être incongru ! Et c'est d'ailleurs l'opinion la plus répandue.

Le film de Welles nous raconte l'histoire d'une vie, celle du magna de la presse Charles Foster Kane. A travers une équipe de journalistes, on suit le destin de cette personnalité incroyable, inspirée par l'entrepreneur William Randolph Hearst
Tout est parfait dans ce film, c'est presque irréel. Mais commençons par le scénario, écrit par Herman Mankiewicz et Welles lui-même: Incroyablement osé, il retombe pourtant à chaque fois sur ses pieds, et de manière magistrale. Mêlant passé et présent, suivant plusieurs personnages et ayant la dure tache de saisir la complexité d'une vie, d'une personnalité en un film de deux heures, il est magistral en tous points. Les dialogues, le dénouement, les personnages, sont tous extrêmement fouillés. Le dernier plan est sans doute gravé dans les esprits de tous ceux qui ont vu le film... Ce personnage, admirable et détestable à la fois, nous apparaît dans toute son humanité. Le film donne l'impression, au bout d'un peu moins de deux heures, de connaître Kane aussi bien (mieux) que sa propre mère, dans ce qu'il a de de meilleur ou de pire. A travers la vie de son héros, Welles explore l'amour, la mort, la haine, l'amitié...
Le film regorge en outre de petites trouvailles géniales, de plans, de personnages, de répliques qui ont tout pour devenir cultes. 

Techniquement, le film est aussi parfait que novateur. La photographie est une des plus aboutie de l'histoire et la mise en scène est elle aussi exceptionnelle. La fin, en particulier, m'a énormément impressionné, comme la scène du départ de sa femme, quand il se retrouve seul dans son immense palais. On assiste à une succession de plans magnifiques.
On se retrouve spectateur durant tout le film d'un démolissage en règle des normes hollywoodiennes de l'époque, notamment sur la question de l'éclairage, du cadrage, ou encore sur la manière de filmer un dialogue. Fini les champs-contre champs banals, place aux plans séquences, travellings osés et plongés-contre plongés ! La mise en scène est en effet extrêmement variée et utilise bon nombre de procédés différents.

Il faut aussi parler de l'interprétation fantastique de Welles, dans le rôle principal, ainsi que de tous les autres comédiens, qui viennent tous du monde du théâtre. Welles, vingt-sept ans, incarne Charles Kane de ses débuts à sa mort, toujours de manière bouleversante. Les seconds rôles sont eux aussi parfaitement interprétés.

De Kubrick à Truffaut, nombreux sont les réalisateurs à s'être inspiré de cette oeuvre majeur de l'histoire du cinéma.  Quentin Tarantino, Christopher Nolan, Otto Preminger, David Lynch, "Les Simpsons", "Call of Duty", "Picsou", "Kaamelott"... Tous ont, à un moment ou un autre, fait référence à "Citizen Kane".



"Depuis 1949, tout ce qui compte dans le cinéma a été influencé par Citizen Kane."
François Truffaut.

Désolé pour ce jour de retard, je n'étais pas chez moi ce week-end et j'ai changé de programme au dernier moment. Je n'ai rien prévu pour le moment pour Mardi prochain.